Les microplastiques sont des morceaux de plastique d'une taille inférieure à 5 millimètres. Ces particules se retrouvent dans l'environnement et s'y accumulent. Elles ne sont pas dégradables, mais se désintègrent en morceaux de plus en plus petits. Et elles sont impossibles à nettoyer. Les microplastiques - et les nanoplastiques, encore plus petits - se retrouvent dans les océans et les rivières, dans l'air et dans le sol, et finissent dans nos aliments.
La pollution plastique est un mot à la mode ces jours-ci, la dernière tendance environnementale. Lorsque nous pensons à la pollution plastique, nous avons en tête des images d'animaux souffrant des conséquences de notre vie pratique en plastique : tortues avec des pailles en plastique dans le nez, phoques empêtrés dans des filets de pêche ou baleines avec des kilos de sacs en plastique dans l'estomac.
Mais avez-vous entendu parler des microplastiques ? La menace presque invisible qui se cache dans nos aliments, nos boissons et notre air. Les microplastiques sont de minuscules particules de plastique qui peuvent pénétrer dans l'environnement en tant que telles ou provenir de la décomposition de plastiques plus grands. Les grands articles en plastique tels que les bouteilles ou les sacs se brisent avec le temps en particules de plastique plus petites en raison de facteurs environnementaux. D'autres microplastiques pénètrent dans l'environnement parce qu'ils sont ajoutés intentionnellement aux produits cosmétiques ou aux peintures par leurs fabricants. Toutefois, les deux principales sources de microplastiques sont les pneus - fabriqués en caoutchouc synthétique, qui libère des particules de plastique en cas de frottement - et les vêtements et textiles. Ce dernier point est le sujet d'aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que les microplastiques, ou microfibres, provenant des vêtements sont plus dangereux que ce que nous pensions auparavant.
LES VÊTEMENTS SYNTHÉTIQUES POLLUENT LA TERRE
Les microplastiques provenant des textiles sont appelés microfibres en raison de leur forme. Vous n'avez peut-être jamais vérifié l'étiquette de vos vêtements. Si vous le faites, vous trouverez des mots comme "polyester", "nylon", "polyamide", "acrylique". Ce sont des exemples de matières plastiques qui sont très souvent utilisées dans les vêtements.
Lorsque ces textiles sont fabriqués, lavés avec votre linge, portés ou séchés, ils libèrent ces minuscules fibres de plastique dans l'eau et dans l'air . Ces microfibres se retrouvent dans presque tout ce que nous mangeons et buvons : poisson, fruits de mer, poulet, eau du robinet, eau en bouteille, sel, bière. Elles ont pénétré profondément dans notre chaîne alimentaire, au sommet de laquelle nous nous trouvons, de sorte que le risque pour nous est encore plus grand.
Aucun endroit sur terre n'est à l'abri de ces fibres non plus ; parce qu'elles se retrouvent en suspension dans l'air, elles peuvent parcourir des kilomètres avant de se déposer, comme l'ont prouvé les scientifiques. Du sommet du monde au point le plus profond de l'océan, ni le mont Everest ni la fosse des Mariannes ne sont exempts de pollution microplastique. Des recherches ont montré que même les grandes villes comme Londres, Paris et Dongguan recueillent les microfibres des textiles. Même dans des zones vierges comme les Pyrénées ou les parcs nationaux américains, une pluie de plastique tombe. Une menace presque invisible qui a finalement trouvé son chemin jusqu'à nous.
PREMIÈRE PREUVE SCIENTIFIQUE QUE LES MICROFIBRES AFFECTENT NOS POUMONS
Les microfibres de plastique ne se trouvent pas seulement à l'extérieur, mais aussi dans les bâtiments, notamment dans la poussière au sol. Sur l'ensemble de la poussière en suspension dans un ménage, 33 % sont des microplastiques textiles. Cela est suffisamment préoccupant, car ces fibres peuvent se déposer sur les aliments que nous consommons, créant ainsi une nouvelle source d'ingestion de microplastiques. Des recherches ont montré que l'ingestion de fibres domestiques par personne et par an peut se situer entre 14 000 et 68 000 particules .
En outre, des microplastiques ont déjà été trouvés dans les tissus pulmonaires il y a 30 ans. Les travailleurs du textile qui traitaient les fibres de polyester et de nylon, entre autres, souffraient de toux, d'essoufflement et de réduction de la capacité pulmonaire.
Ce qui rend ce problème encore plus inquiétant et exige une action immédiate de la part des gouvernements et de l'industrie textile, c'est la dernière recherche menée par l'Université de Groningue en février 2021. Les fibres vestimentaires telles que le nylon et le polyester peuvent entraver la récupération et le développement . de nos poumons . Des recherches menées aux États-Unis ont également montré pour la première fois que les plus petites particules de plastique présentes chez les rates enceintes peuvent se retrouver ailleurs dans l'organisme. Elles ont été trouvées non seulement dans les poumons et le cœur de la rate enceinte, mais aussi dans le foie, les poumons, le cœur, les reins et le cerveau du fœtus.
Selon les chercheurs, ce phénomène pourrait également se produire chez l'homme.
QUE POUVEZ-VOUS FAIRE POUR LIMITER VOTRE EXPOSITION ?
En tant que consommateurs, nous nous sentons souvent désespérés lorsque nous entendons parler de problèmes à une telle échelle mondiale. Remplacer votre bouteille en plastique par une bouteille réutilisable ne suffira pas cette fois-ci. Veillez à aérer et à passer l'aspirateur régulièrement dans votre maison pour vous assurer que les fibres de plastique sont capturées.
Lorsque vous achetez des vêtements ou des textiles pour votre maison, choisissez autant de matériaux naturels produits de manière durable que possible. Essayez de rester à l'écart de la fast fashion, car ce modèle ne fait qu'encourager la surconsommation de vêtements, notamment de vêtements synthétiques comme le polyester.
Ou demandez à votre marque de mode préférée d'assumer la responsabilité des vêtements qu'elle met sur le marché. Elles devraient garantir que leurs produits ne mettent pas en danger notre environnement, nous-mêmes et surtout les générations futures.